Très importante pour améliorer la lisibilité du texte, la typographie englobe l’apparence visuelle des mots, leur forme et leur agencement sur la page. Le choix de la police de caractères, le lettrage, les paragraphes, l’interligne et les marges en font également partie. Connaître les bonnes règles typographiques vous permet de clarifier le message que vous souhaitez véhiculer à travers vos écrits, et de rendre l’expérience de lecture aussi agréable que confortable.
La typographie, ou l’art d’agencer les mots
La typographie, souvent abrégée en « typo », consiste à organiser et à arranger des caractères imprimés ou numériques sur une page. L’objectif ? Créer un texte lisible et esthétique, agréable à lire, facile à comprendre, cohérent et bien structuré.
Cette technique englobe trois concepts :
la composition typographique, qui désigne la mise en forme du texte et des mots en utilisant des caractères individuels (lettres, accents, signes de ponctuation, symboles, chiffres, caractères spéciaux) ;
la police d’écriture, aussi appelée la fonte ou la typo ;
l’impression typographique, qui englobe les processus d’imprimerie pour reproduire un caractère en relief sur un document en papier.
Au moment de l’écriture, deux éléments vous intéressent : la composition typographique, c'est-à-dire l’agencement des mots sur la page, et la typo au sens de la police d’écriture.
Les principaux éléments de la typographie
La typographie se décline en cinq points principaux. Faisons le tour !
La police de caractères
La police de caractères regroupe l’ensemble des glyphes (lettres, chiffres et symboles) partageant un style visuel commun (forme, graisse ou épaisseur, hauteur). Il existe différentes familles de polices :
avec sérif (avec empattement) comme Times New Roman et Garamond, idéales pour des textes longs et formels ;
sans-sérif (sans empattement) comme Arial et Helvetica, souvent utilisées pour les titres, les affiches et les supports numériques ;
cursive (style manuscrit) comme Pacifico ou Calligraffitti, idéales pour des designs créatifs ;
display (ornementée) comme Impact, dont le design plus original est utilisé pour les titres et les logos.
Le choix de la police est stratégique : il influe sur la lisibilité, certaines polices de caractères étant plus faciles à lire que d’autres, mais aussi sur les émotions et l’image véhiculées par votre texte.
Selon le document que vous souhaitez écrire (roman, document officiel, mémoire, thèse académique, CV…), utilisez une police adaptée au message que vous voulez véhiculer.
Les maisons d’édition imposent parfois une certaine police d’écriture aux auteurs qui veulent envoyer leur manuscrit et privilégient des polices sérif et sans-sérif, comme Garamond et Calibri.
Le corps typographique
Le corps typographique est la taille d’une fonte de caractère mesurée en points. Par exemple, un texte écrit en corps 10 est un texte composé dans une police dont le corps est de dix points.
Le corps détermine la taille d’un caractère typographique, ce qui est très important au moment de l’impression pour l’aspect général du manuscrit. Un corps trop petit fatigue les yeux ; trop grand, il semble lourd et peu esthétique. Le choix doit se faire en fonction du support : un texte en corps 10 sera davantage adapté aux supports imprimés comme les romans, tandis qu’un corps 16 conviendra aux écrans (lecture sur tablette ou ordinateur, par exemple).
Les codes typographiques concernant le corps diffèrent pour les livres imprimés et les e-books.
Jouer avec la taille du corps typographique permet aussi de structurer une page, par exemple en valorisant les titres et les sous-titres. Cette hiérarchie visuelle permet de mieux structurer votre propos et de rendre la lecture fluide.
L’interligne
L’interligne, l’espace entre les lignes, est essentiel pour une lecture confortable. Trop serré, il rend le texte oppressant, tandis que trop espacé, il nuit à la cohésion visuelle.
Les règles diffèrent là encore selon les supports : un texte imprimé privilégiera un interligne compact, là où un site web préfèrera un espacement plus large pour faciliter la lecture à l’écran.
L’interlettrage
L’interlettrage (ou crénage) désigne l’espace entre les caractères. Une gestion subtile de cet élément permet d’équilibrer l’esthétique et la lisibilité, particulièrement dans les titres et les logos.
Cet espacement maintient aussi une bonne distance pour éviter les chevauchements et les pattes de mouche qui entachent la compréhension du texte.
L’alignement
L’alignement est la disposition du texte sur la page : aligné à gauche, centré, justifié ou aligné à droite. Chaque style apporte une tonalité différente, allant du formel (justifié) au créatif (centré). Un alignement bien choisi peut renforcer la clarté et l’impact de vos écrits.
Les règles typographiques
Parlons de la typographie française !
Si vous souhaitez publier vos écrits, connaître les règles typographiques est un vrai atout. Opter pour un service de correction professionnelle permet également d’analyser et de corriger la typographie de votre texte avant sa publication.
Ne pas savoir mettre en forme ou ne pas connaître toutes les règles relatives à la ponctuation ou aux espaces est normal. La typo est assez technique, c’est pourquoi déléguer cette tâche à des correcteurs professionnels (qui sont aussi des typographes) vous permet de vous concentrer sur la rédaction tout en ayant l’assurance de recevoir un manuscrit bien typographié.
S’il est important de partager un texte sans aucune faute avec vos lecteurs, ne négligez pas pour autant la typographie et les conventions typographiques.
Les espaces
L’espace peut être sécable ou insécable selon le contexte.
Bon à savoir : en typographie, le mot « espace » est féminin. Une espace, c’est le blanc qui sépare deux mots, ou un mot et un signe de ponctuation ou un symbole.
Les espaces sécables (ou normales) sont les plus courantes, on les trouve généralement entre deux mots. Elles permettent de justifier harmonieusement le texte sur une ligne.
L’espace insécable, quant à elle, interdit le retour à la ligne. Elle empêche deux mots, chiffres ou signes de se séparer à la fin d’une ligne. Elle est indispensable pour la ponctuation, les numéros, les abréviations, les heures, les intervalles…
Les majuscules et les minuscules
Voici la règle : le début d’une phrase commence toujours par une majuscule, de même que les noms propres et certaines abréviations. Ces règles de typo sont aussi des règles d’orthographe à connaître pour améliorer votre texte.
La ponctuation
Les signes de ponctuation simples (la virgule, le point, les points de suspension) sont toujours suivis d’une espace sécable, tandis que la ponctuation double ou haute (point-virgule, deux-points, point d’exclamation et point d’interrogation) est toujours précédée d’une espace sécable et suivie d’une espace insécable. Par exemple, on écrit Comment ?, et non Comment?.
Les parenthèses ouvrantes seront précédées d’une espace, et les fermantes suivies d’une espace – sauf si la parenthèse finale est suivie par une ponctuation simple. Il n’y a en revanche pas de blanc à l’intérieur des parenthèses. (Cela vaut pour les crochets et les accolades.)
Pour les guillemets droits ("") et les guillemets à l’anglaise (“ ”), même règle que pour les parenthèses. Pour les guillemets à la française (« »), il faut laisser une espace avant et après chaque signe – sauf quand le guillemet fermant est suivi d’une ponctuation simple.
Les règles typographiques de la ponctuation englobent également la césure, la mise en forme des citations, les alinéas, l’italique… On fera particulièrement attention à la longueur des tirets, souvent mal gérée par les logiciels de traitement de texte qui ne font pas la différence entre les traits d’union des mots composés (tiret court), les listes et les incises (tiret moyen) et les dialogues (tiret long, cadratin).
Pour résumer
La typographie englobe des règles complexes et variées qui permettent de donner une meilleure lisibilité et de la cohérence au texte. Très importante pour faciliter la lecture, la relecture et la compréhension de votre message, elle nécessite cependant des connaissances approfondies.
L’art de la typographie étant assez subtil, il est important de faire relire, corriger et mettre en forme votre manuscrit par un professionnel avant de le publier. Il en va ainsi pour tous les textes, quelle que soit leur finalité.
Une bonne mise en pages valorise l’œuvre, votre écriture, et participe à son succès. (Les textes de Victor Hugo ne seraient pas passés à la postérité s’ils avaient été bourrés d’erreurs typographiques, croyez-nous !)
Photo de Florian Klauer sur Unsplash
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