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Photo du rédacteurGéraldine

Métier de correcteur, mystères et fantasmes : quel est le quotidien du correcteur-relecteur ?


Pour beaucoup de lecteurs, le métier de correcteur incarne le métier idéal. Passer ses journées à lire des livres, à découvrir des pépites, à aider les prochaines générations d'auteurs qui vont inspirer des milliers de lecteurs… Qui ne voudrait pas prendre part à cette formidable aventure ? Beaucoup de gens, en réalité. Car le métier de correcteur n'est pas aussi excitant que ce que beaucoup s'imaginent.


Les missions du correcteur, ou ce que le client attend de lui


Correction


La première mission du correcteur est évidemment la correction. Mais qu'est-ce que l'on entend par là exactement ? Il ne s'agit pas uniquement de relever les fautes comme un professeur de français pourrait le faire après une dictée. Bien sûr, traiter les fautes de conjugaison, d'orthographe, d'accord, de syntaxe, etc., est une part importante du travail. Toutefois, cela ne suffit pas à dire qu'un texte est « corrigé », en tout cas pas du point de vue de la correction professionnelle. Le correcteur doit également corriger la mise en forme et la ponctuation, un travail parfois long et fastidieux (surtout si le texte est un mémoire ou une thèse qui comporte des centaines de notes de bas de page !), mais aussi s'assurer de la cohérence et de l'exactitude des informations données. Cela prend une bonne partie de son temps, mais il n'est pas envisageable pour un correcteur de passer ses journées à faire ça. Au bout d'un moment, sa concentration baisserait et il serait incapable de repérer des fautes pourtant sous son nez ! Pour cette même raison, un correcteur peut faire deux, voire trois corrections sur le même texte, afin de s'assurer qu'aucune faute ne lui a échappé.


Bêta-lecture


Maintenant que le texte est purgé de l'essentiel de ses fautes, il est temps de passer à la bêta-lecture. En réalité, les deux activités se font généralement en simultané : la bêta-lecture consiste à corriger l'ensemble du texte, pour tout type de texte, et pas seulement les phrases. Il s'agit ici de vérifier la cohérence d'une intrigue, le développement des personnages s'il s'agit d'un roman, ou l'articulation des idées dans le cas d'un mémoire. Vérifier qu'il n'y a pas de hors sujet, que les différents passages s’enchaînent de manière fluide et harmonieuse. Ce travail-là est parfois demandé de manière implicite à un correcteur, mais tous ne s'en chargent pas. C'est pourquoi il faut veiller à être très explicite sur ses attentes lorsque l'on fait appel à un correcteur !


Le travail caché du correcteur


Correcteur, chargé de communication et commercial


Beaucoup de correcteurs sont des travailleurs indépendants. Cela implique qu'ils doivent mettre en avant leur savoir-faire, communiquer sur leur métier, chercher des clients, négocier avec leurs clients… Comme beaucoup d'indépendants, les correcteurs se voient donc contraints d'endosser plusieurs casquettes ! Et ce travail, souvent invisible et non rémunéré, peut parfois prendre beaucoup plus de temps que la correction à proprement parler, surtout lors des premières années d’activité ! Quand le correcteur est bien installé, a des clients réguliers et un bon réseau, il peut se consacrer plus pleinement à son activité principale.


La correction, un travail administratif


Assez logiquement, si le correcteur s'occupe souvent de la partie commerciale de son activité, il doit également se consacrer à la partie administrative. C'est-à-dire qu'il s’occupe des devis et des factures, des déclarations fiscales, de la comptabilité… En tout cas jusqu'à ce que son activité fonctionne suffisamment bien pour lui permettre de déléguer certaines tâches à un service comptable.


On est assez loin des journées entières consacrées à une lecture passionnante !


Les compétences requises pour la correction


Rigueur et concentration


Devenir correcteur ne s'improvise pas. Cela demande beaucoup d'investissement, car il faut se renseigner en permanence sur les règles du français, qui regorge d'exceptions et de pièges. D'ailleurs, ce temps-là est rarement mentionné, mais le correcteur passe une partie non négligeable de son temps à effectuer des recherches sur la langue, mais aussi sur tout autre sujet pertinent pour la correction d'un texte donné. Cet apprentissage constant peut parfois rebuter, d'autant que le métier de correcteur se fait souvent en solitaire, à la maison. Cela demande donc beaucoup de rigueur et d'organisation pour se mettre au travail tous les jours et pour accomplir ses missions sans se laisser déborder, et tout en rendant un travail de qualité.


Ouverture et flexibilité


Contrairement à ce que l'on croit, les correcteurs n'ont pas le luxe de corriger uniquement des romans d’un genre qui leur plaît. Beaucoup de livres sont publiés chaque jour, et à cause de cette vision fantasmée du métier de correcteur, il y a de nombreux correcteurs sur le marché. Le correcteur ne peut donc pas faire la fine bouche et il se retrouve parfois à corriger des revues scientifiques, des textes de loi, des articles web, des notices… En réalité, dès qu'il y a du texte quelque part, la correction est possible (et encouragée !). Il est donc important pour le correcteur de s'adapter aux différents styles et objectifs d'écriture. La curiosité est une qualité essentielle également, car le correcteur est souvent amené à effectuer des recherches, il ne peut se permettre d'être blasé ou ennuyé par les sujets qu'il corrige !


Le métier de correcteur, aussi gratifiant et intéressant qu'il soit, n'est pas forcément le travail de rêve que l'on décrit parfois. Comme tous les métiers, il a ses avantages et ses inconvénients. Cela dit, la plupart des correcteurs le deviennent car ils sont animés d’une véritable passion pour la lecture, ou d’un amour profond pour la langue française, et c'est l'un des plus beaux avantages de cette profession : elle a du sens et peut se faire dans la passion !

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