Lorsque l'on commence à écrire, on veut faire au mieux, et parfois l’on en fait même trop. Au risque d'épuiser tous les synonymes les plus rares de notre répertoire, de limiter les répétitions en utilisant des périphrases incongrues, voire d'abuser de métaphores obscures. Avec le temps, le style se corrige, s'affine, et l’auteur en herbe apprend à doser correctement son envie d'épater la galerie. Alors, en attendant d’atteindre la perfection, voici les erreurs à éviter avant d'envoyer votre manuscrit à une maison d'édition !
1) Mélanger les mots dans votre manuscrit
C'est parfois tout bête, mais à force de vouloir bien faire, de chercher le mot juste, on finit par s'emmêler les pinceaux. Parfois, la simplicité est votre meilleure alliée !
Remplir votre livre de synonymes
Pour éviter les répétitions et pour exprimer vos idées avec justesse, avoir un dictionnaire près de soi est une excellente idée. Cela vous permettra de développer une langue riche et précise dans vos livres, surtout si vous écrivez des romans. Toutefois, chercher à tout prix un synonyme est une mauvaise idée. En effet, choisir le mauvais synonyme peut grandement nuire à la qualité de votre écriture. Comment ? Si vous employez des mots rares ou un synonyme qui ne veut pas dire ce que vous imaginez, vous risquez de perdre votre lecteur. Gardez à l’esprit que chaque mot a ses connotations, son histoire, et si vous n'y faites pas attention, vous risquez de donner à votre texte une tonalité qui n'est pas souhaitée.
Vous perdre dans les homonymes
Cette erreur est rarement volontaire. Contrairement aux synonymes, les auteurs ne cherchent pas activement de nouveaux homonymes… Ces mots qui sonnent pareil, mais dont la graphie peut être radicalement différente. Évidemment, certains sont plus fourbes que d'autres. Si « seing » et « saint » sont rarement confondus, ce n’est pas le cas de « air » et « aire », ou encore de « foi » et « foie ». Pour rajouter de la difficulté à l'exercice, nous pourrions aussi parler des paronymes, ces mots qui se ressemblent mais ont des sens très différents, comme « imminent » et « éminent ». Pour éviter cela, malheureusement, pas de recette miracle : soyez vigilant, relisez-vous, et faites appel à un correcteur !
2) Prendre le lecteur par la main avec votre écriture
La peur de ne pas être compris par son lecteur pousse parfois les auteurs débutants à en faire trop. Tout expliquer, tout dire… Au point de rendre la lecture ennuyeuse et rébarbative par moments.
Utiliser trop d'adverbes dans votre texte
Si les adverbes sont utiles pour préciser une situation, un contexte ou l'émotion d'un personnage, ils sont parfois redondants dans certains contextes. Ainsi, l'on peut lire « tel personnage s'exclama bruyamment » : or, s'il s'exclame, c'est par défaut bruyant. Il ne sert donc à rien de le rajouter. Bien sûr, cela permet de mettre l'emphase sur certains points précis, et il n'est pas nécessaire de supprimer tous les adverbes (la preuve, nous en laissons dans notre article !). Toutefois, au cours de votre relecture, demandez-vous si vos adverbes sont vraiment utiles ou s'il n'y aurait pas une meilleure manière d’exprimer les émotions de vos personnages !
Donner trop de détails à lire dans votre roman
Les descriptions sont certes utiles et essentielles. Elles permettent au lecteur de s’imprégner de l'environnement, de visualiser les lieux et les personnages, et donc de mieux s'immerger dans le récit. Toutefois, trop de description tue la description ! En donnant trop de détails afin d'être certain que vos lecteurs voient ce que vous voyez, vous risquez d’obtenir l'effet inverse. Les lecteurs ont besoin d’utiliser leur imagination et de s'approprier un peu votre histoire pour être pleinement dedans. Pour cela, il faut que certains détails restent cachés, afin que les lecteurs puissent se les représenter par eux-mêmes !
3) Écrire votre histoire sans faire attention au style
Il ne s'agit pas de critiquer les styles d'écriture oraux ou de condamner la familiarité dans un livre, là n'est pas la question. Simplement, quand vous écrivez, vous devez faire attention au style que vous employez.
Ne pas se soucier des temps du récit
Ah, la concordance des temps ! Il n'était déjà pas facile de la respecter dans les rédactions qui tenaient sur une page ou deux, alors sur tout un roman, c'est un véritable combat. Toutefois, ce combat-là ne doit pas être négligé, car le monde de l'édition sera sûrement plus sévère que votre ancien prof de français. Négliger de faire attention aux temps que vous utilisez risque de vous pénaliser. De plus, choisir d'écrire au passé ou au présent n'aura pas le même effet sur votre histoire et donc sur votre lecteur : c'est un choix à prendre en toute connaissance de cause. Alors, avant même d'écrire, demandez-vous quel temps sera le plus pertinent et servira au mieux votre intrigue, et essayez le plus possible de vous y tenir !
Se limiter à un vocabulaire basique
Tout à l'heure, il était question d'utilisation abusive de synonymes. C'est une erreur qui existe, et son inverse est de ne pas en user assez. Un langage simple, clair, accessible, il n'y a rien de mal à cela. Au contraire ! Toutefois, si vous n'étoffez pas votre vocabulaire et que vous jouez avec les mêmes mots toutes les dix lignes, cela risque de fatiguer vos lecteurs… mais aussi les éditeurs qui recevront votre manuscrit ! N'ayez pas peur d'oser de nouvelles tournures de phrase et de chercher des mots variés, plus précis et parfois plus jolis aussi.
Conclusion
Il existe de nombreuses autres erreurs que peuvent commettre les auteurs débutants, et les énumérer toutes serait impossible. Nous vous avons présenté ici les plus courantes, celles qui sont susceptibles d’agacer et de perdre votre lecteur. Mais attention, il ne s'agit pas de vous dire comment écrire, mais simplement de vous inviter à prêter attention à ces quelques points qui sont souvent délicats à maîtriser au début. Après, vous piocherez dans nos conseils ceux qui vous parlent, et laisserez les autres de côté !
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